Dans leur quête incessante visant l'application des meilleures pratiques de management modernes, les organisations n’échappent pas à l’intérêt grandissant entourant l’influence de la religion sur le monde des affaires. Touchant des sujets aussi variés que la popularité croissante du système bancaire islamique ou les avantages de localiser les activités de l’entreprise au sein d’une communauté religieuse, études et sondages se multiplient sur tous les continents. Le présent blogue vise à informer, faire réfléchir et surtout inviter les lecteurs à faire part de leurs expériences et de leurs connaissances des liens que partagent les communautés religieuses et les entreprises obéissant à la loi du marché.

Liens de différentes natures entre affaires et religion; synthèse de notre blogue


Ce dernier billet sera pour moi l’occasion de synthétiser ma compréhension du sujet de notre blogue, c’est à dire les liens partagés entre le monde des affaires et celui de la religion, qui sont plus nombreux et plus complexes que je ne l’aurais imaginé au départ. Tout d’abord, j’identifierai les différentes natures de ces liens, d’après ma perception du sujet. Ensuite, je conclurai avec mon avis personnel et je présenterai brièvement les enjeux à venir par rapport au sujet.








Premièrement, le cas de la pâtisserie Greyston à permis de voir que la religion pouvait servir de motivation entrepreneuriale. Dans cet exemple, c’est la philosophie bouddhiste et ses préceptes de compassion et d’empathie envers son prochain qui auront permis à des individus de s’épanouir, grâce à la performance au travail qu’ils offrent à leur employeur en échange de la confiance que celui-ci leur a accordé.



Ensuite, dans les billets « Quand la publicité rime ave religion» et « Influence de la religion sur la publicité des compagnies internationales», j’ai constaté que la religion pouvait servir, en quelque sorte, d’outil de marketing pour focaliser l’offre d’une entreprise sur une part bien précise du marché. Dans d’autre cas similaires, la religion carrément être vue comme un produit, puisqu’elle est au cœur de l’offre qui permettra aux organisations de générer un profit. Ce sont les cas qui ont été analysés dans «L’église de scientologie et sa quête de profit» et dans «Le tourisme religieux au Québec».



Un autre lien entre le monde de la religion et celui des affaires réside dans l’influence de la religion sur le comportement des individus et les effets subséquents sur leur vie professionnelle. Dans «Croyances et pratiques magico-religieuses dans les milieux d’affaires à Kinshasa», nous nous sommes intéressé à des entrepreneurs qui misent sur leurs croyances afin de cheminer vers la prospérité, ou s’en servent comme assurances dans leur pratiques des affaires. Dans « Le cas du Candomblé brésilien» et «Les bienfaits de la méditation au travail», nous avons vu que certaines pratiques religieuses ou spirituelles peuvent avoir des effets bénéfiques sur les individus dans leur milieu de travail. Elles permettent, entre autres, de réduire le stress, de prendre du recul face à certaines problématiques et ultimement, ces pratiques semblent avoir la capacité d’améliorer la performance des individus au sein de l’organisation.



En lien avec la catégorie précédente, il existe également des cas ou la religion sert de cadre éthique aux individus, en dictant ce qui est socialement acceptable et ce qui ne l’est pas. Que nous parlions de l’influence du Confucianisme ou du Judaïsme sur la façon de faire des affaires, des facteurs de succès des communautés Amish en affaires ou des «Valeurs fondamentales de la finance Islamique», nous pouvons observer un point commun qui est la moralité proposée aux individus par leurs religions respectives en tant que véritable code de responsabilité sociale qui peut assurément être profitable aux entreprises.



Dans un autre ordre d’idée, la religion peut être vue comme un défi de taille pour le management.  Dans «Croyances religieuses et discrimination en affaires», «Entreprises chrétiennes vs l’Obamacare» ainsi que dans «Le port de symboles religieux au travail dans les institutions publiques au Québec», nous observons un lien évident. À l’époque actuelle, caractérisée par une hétérogénéité religieuse croissante dans la plupart des régions du monde, la conciliation des différentes cultures, présentes au sein d’une même organisation ou dans un partenariat entre deux entités, peut être un véritable casse-tête pour les gestionnaires.



En dernier lieu, nous avons traité, dans une perspective beaucoup plus large, d’un autre lien entre affaires et religion. Il s’agit de la compatibilité entre les différentes religions et le capitalisme. Dans «Religion et développement économique», nous avons tenté de voir si certaines religions seraient plus conciliables que d’autres avec la notion mondiale d’économie capitaliste. Dans les cas du «Peuple indigène péruvien menacé face aux multinationales» et des «Moines thaïlandais, nouvelle catégorie de consommateurs», nous avons vu que les croyances d’un peuple peuvent, encore aujourd’hui, ne pas cadrer avec le développement économique effréné et tout ce qui en découle.





Pour conclure, je réitère que l’influence de la religion sur les affaires n’est en soi ni bonne, ni mauvaise. C’est un sujet qu’il faut analyser au cas par cas mais encore, tout dépend du point de vue que l’on adopte. Pour les gestionnaires, il y a assurément là matière à réflexion car il est évident que lorsqu’elles sont considérées pour les bonnes raisons, chaque religion peut jouer un rôle positif dans la pratique des affaires. Par exemple, aucun code déontologique, code d’éthique ou politique RSE ne pourra habiter les individus aussi profondément que leurs croyances religieuses. Dans les autres cas, ceux où l’influence religieuse est négative, il faudra comprendre le phénomène plus en profondeur afin de s’assurer de contrer ou minimiser ses répercussions négatives sur l’organisation. Pour ce qui est de l’avenir, vu la mobilité croissante des individus à l’échelle planétaire, tout porte à croire que la situation ne deviendra que plus complexe. C’est assurément un domaine que les gestionnaires ne peuvent, et ne pourront pas négliger. 


 


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