A l’heure de la mondialisation, dans un monde risqué où le soupçon
s’attache à toute tentative de réussite personnelle, l’entrepreneur prend
conscience de la nécessité de s’entourer de moyens de protection. Quant à
l’entrepreneur africain, il lui faut des alliés dans le monde de l’invisible
pour se mettre à l’abri des dangers qui l’entourent. Dans cette quête de
sécurité, le religieux réinvestit l’espace quotidien. Il en résulte une
réappropriation du divin et des aspects du système religieux d’origines
diverses dans la pratique des affaires.
D’une manière générale, le nombre de croyances populaires concernent les
pactes réels ou supposés que les hommes d’affaires ont dû passer avec les
forces occultes afin de réussir ou de se protéger. Dans la quête d’un ordre
social fondé sur le concept de la fortune, celui qui réussit dans les affaires
est menacé de se retrouver victime de pratiques magico-religieuses, faisant appel à des forces invisibles, s’il ne cherche pas de son côté à se protéger.
En coupant l’Afrique du reste du monde on risque d’oublier que la dimension
magico-religieuse que soulignent ces analyses n’est pas propre à l’entrepreneur
africain. Chaque société a ses fétiches qui sont propres à son système culturel
et religieux. Aux Etats –Unis par exemple, on est frappé par l’irruption du
divin dans le monde des affaires.
Rien ne prouve que les progrès technologiques se traduisent par la
disparition du religieux dans la vie quotidienne. Une anthropologie de
l’imaginaire contemporain à partir des nouveaux marchés de la magie met en
évidence la permanence des systèmes de représentations et de croyances qui
n’ont pas été détruits par l’expansion de la culture des lumières. Au cœur de
la modernité triomphante et envahissante, on assiste à la revanche de
l’irrationnel qui investit tous les milieux sociaux et professionnels.
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