Qu’est-ce que le Candomblé?
- Le Candomblé est une religion pratiquée au Brésil, en particulier dans la région du Nord-Est, et qui tire ses racines de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Togo, Ghana, etc).[1]
- Au 19e siècle lorsque les esclaves africains furent emmenés de force dans l’état de Bahia, ils conservèrent leurs croyances religieuses provenant du Candomblé qui signifie : Danse en l’honneur des Dieux.[2]
- D’une culture très riche, cette religion symbolisait la rébellion des esclaves face aux propriétaires d’esclaves portugais et constitue aujourd’hui l’héritage de traditions africaines.[2]
- Bien que le Candomblé a intégré quelques aspects du catholicisme au fil du temps, plusieurs aspects uniques le caractérisent, tel la place primordiale qu’occupent la musique et la danse lors des cérémonies. Le concept du bien et du mal n’existe pas dans cette religion, chaque individu doit réaliser sa destinée à son plein potentiel, indépendamment de ce que c’est.[1]
- Les croyants reconnaissent l’existence d’esprits appelés orixás, divinités de la nature (eaux salées, ciel, forêts), qui interagissent avec le monde dans lequel nous vivons et les guident dans leur vie au quotidien.[1]

Les bénéfices en milieu de travail
En affaires, la spiritualité a souvent été liée à un stress réduit et à une meilleure productivité des employés ainsi qu’à une augmentation de la performance économique. C’est en effet le cas selon l’analyse réalisée par Miles, Sledge et Coppage auprès des employés à tous les niveaux de la structure organisationnelle (emplois manuels et administratifs) de 3 hôtels de Bahia, l’industrie hôtelière ayant été choisie due à la facilité d’intégrer le service à la clientèle ainsi que plusieurs pratiques d’affaires.[2] Ces employés ont d’abord été observé à leur insu afin de diminuer l’effet Hawthorne et ont par la suite été interviewés un à un.

L’influence du Candomblé sur les travailleurs bahianais découle en un sens très fort de la communauté qui se distingue par de la gaieté et volonté à aider autrui et où la motivation est immanente.[2] Les valeurs associées au Candomblé et partagées par ces travailleurs viennent supporter le modèle de spiritualité tel qu’illustrent les résultats ci-dessous :
Limites de l’étude :
Les pratiques de Candomblé aboutissent en un guide spirituel et un modèle d’actions qui contribuent à enrichir la culture brésilienne. Cette forte spiritualité se transpose sur le marché du travail et au quotidien des Bahianais. Toutefois, les auteurs mentionnent plusieurs limites à leur analyse, tel la société brésilienne reconnue pour être davantage collectiviste (Hosftede).[2] De plus, seule l’industrie hôtelière a été étudiée; hors le service à la clientèle demeure un critère primordial dans cette industrie.[2] Néanmoins, cela ne remet pas en question les impacts positifs et l’influence que suscite la spiritualité au travail.
« Imagine – the lullaby that coaxes one’s senses to relaxation, the song that soothes one to calmness, the rhythm of the waves as they dance with the shore, the song of the wind as it rushes by one’s ear, the miracle of discovery – and you are now experiencing effects of the Brazilian Candomblé ». [2]
Je trouve très intéressante la recherche qui a été faite par Miles, Sledge et Coppage sur les influences du Candomblé en milieux de travail. Le texte à pousser ma réflexion plus loin, à savoir s’il y avait un lien pertinent à faire entre la personnalité des gens et leur religion. Il existe aujourd’hui plusieurs types de tests de personnalité que les employeurs utilisent lors du processus de sélection de leurs employés. Ces tests visent à cibler des types de personnalité pour un poste donné. Je me suis alors demandé s’il pouvait exister un lien entre la religion et la personnalité d’une personne, et donc de sa capacité à accéder à un poste donné. Une étude a été réalisée par Vassilis Saroglou sur la religion des jeunes belges et leur personnalité. Les résultats démontrent qu’il existe une certaine coexistence entre la religiosité et des traits de personnalité plus ou moins prononcés (1). En d’autres mots, «plus une personne est religieuse (supposons qu’il s’agit d’un continuum) plus elle aura tendance à se trouver haut ou bas à l’une ou l’autre caractéristique de la personnalité» (2). L’étude démontre que chez les garçons, la religiosité est accompagnée d’une grande amabilité, mais d’une faible ouverture d’esprit (3). Chez les filles, la religiosité est accompagnée d’une grande stabilité émotionnelle, et l’importance accordée à la religion s’accompagne d’une ouverture à la créativité et à l’imagination (4). Il existe évidemment des limites à cette recherche. Par exemple, on peut se demander si la religiosité change d’intensité en fonction de l’âge. De plus, plusieurs autres recherches mettent en évidence le lien entre la religiosité et l’estime de soi (2). Sachant que l’estime personnelle, l’esprit critique, la stabilité émotionnelle, la créativité et l’amabilité sont des traits de personnalités recherchés dans l’un ou l’autre des postes que l’on retrouve dans les entreprises, cette recherche me semble plutôt intéressante. Maintenant, il faut savoir que la discrimination religieuse est bien présente dans nos entreprises et il est strictement interdit de poser quelque question que ce soit en lien avec les croyances religieuses de la personne.
RépondreEffacerMarie-Pier Grenier
(1)(2)(3)(4) La religion des jeunes et leur personnalité : études récentes en Belgique francophone, par Vassilis Saroglou, Disponible en lige sur le site : https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/psyreli/documents/2001.chSaroglou.pdf
(5) Dieux… et le cerveau, par Gilles Marchand et Kheira Bettayeb. Disponible en ligne sur le site : http://www2.psych.ubc.ca/~ara/Manuscripts/LMi30-dossier%20Dieu.pdf
Je trouve le nouveau point apporté par Marie-Pier for intéressant, il semble en effet y avoir une corrélation entre le niveau de religiosité d’une personne et sa personnalité, en fait la religiosité d’une personne fait partie de sa personnalité. D’ailleurs, Gilles Marchand et Kheira Bettayeb s’attardent sur les sources de cette religiosité, bien sûr il y a la transmission familiale, c’est-à-dire que des parents croyants auront très certainement tendance à vouloir transmettre leurs croyances et leurs pratiques religieuses à leurs enfants. Cependant, il existerait aussi une prédisposition héréditaire. Selon l’analyse de Vassilis Saroglou, il y aurait influence génétique où certaines caractéristiques tel que l’agréabilité et l’esprit consciencieux dépendraient des gènes, responsables de 40% à 50% environ. Ainsi, ces traits de personnalité « contribuent de façon unique, chez chaque individu, à la religiosité. » (1) Bien que nous ne faisons qu’aller en surface du sujet, la psychologie de la religion est indubitablement un thème qui fascine et on pourrait bien sûr, dans le futur, explorer encore plus loin et élargir nos recherches.
RépondreEffacer(1) Dieux… et le cerveau, par Gilles Marchand et Kheira Bettayeb. Disponible en ligne sur le site : http://www2.psych.ubc.ca/~ara/Manuscripts/LMi30-dossier%20Dieu.pdf