Dans leur quête incessante visant l'application des meilleures pratiques de management modernes, les organisations n’échappent pas à l’intérêt grandissant entourant l’influence de la religion sur le monde des affaires. Touchant des sujets aussi variés que la popularité croissante du système bancaire islamique ou les avantages de localiser les activités de l’entreprise au sein d’une communauté religieuse, études et sondages se multiplient sur tous les continents. Le présent blogue vise à informer, faire réfléchir et surtout inviter les lecteurs à faire part de leurs expériences et de leurs connaissances des liens que partagent les communautés religieuses et les entreprises obéissant à la loi du marché.

Quand la publicité rime avec religion

De nombreuses campagnes marketing utilisent des connotations religieuses à des fins commerciales. Certains voient ces actes comme des controverses et d’autres revendiquent la liberté d’expression.

Voici certaines des publicités qui sont les plus choquantes 
:

Un bar situé en Nouvelle Zélande, Le Chapel Bar & Bistro,  a sorti un grand coup publicitaire pour son 7e anniversaire. Ce lieu reconnu pour ses fêtes endiablées a mis en scène le Christ et la vierge Marie pour être en lien avec son nom, « Chapel »[1]. Par exemple la première image incite a croire que le couple a passé une nuit de débauche, mais paradoxalement, l’image rappelle l’image tragique de la mère priant le Christ crucifié. Je ne sais pas si c’est images vont trop loin, mais d’après moi d’associer la buverie et les pratiques sexuelles  à des images fortement religieuses n’est pas respectueux de la religion. Il va sans doute dire que c’est images ont dues choquer et favoriser la mise de l’avant l’entreprise.

Publicité de Chapel Bar & Bistro
Une autre campagne publicitaire parue en novembre dernier sur de nombreux panneaux publicitaires longeant les routes , cette fois-ci au Québec même, a suscité de nombreuses controverses. Il s’agit de la compagnie Harley-Davidson et la campagne vise les deux symboles religieux, le port du Hijab pour les femmes de la religion musulmane et le crucifix de la religion catholique, qui alimentaient la polémique en automne dernier sur La charte de la loi Québécoise. Le contraste ainsi que le slogan «  À chacun sa religion » rappelle le fait que de posséder une Harley est une véritable religion. Cette campagne a suscité de nombreux débats et a déclenché une polémique sur les réseaux sociaux. La compagnie à donc réussi à a faire parler d’elle.  Effectivement, c’était le but de l’entreprise : «Le but ultime était de faire parler de nous, si certaines personnes sont choquées, c'est qu'elles ne comprennent pas que l'on parle de religion au second degré», déplore à l'AFP Charles Gosselin, directeur-adjoint de Prémont Harley-Davidson. [2] .Propriétaire et patron de la concession, M. Prémont reconnait que la période de Novembre n’est pas la saison idéale pour vendre des motos mais il considère que le débat entourant la charte était une excellente opportunité considérant que les produits dérivés sont aussi une part importante du chiffre d’affaire. [3]. Il déclare dalleurs : “Ce n'est pas tous les jours qu'on a l'occasion de s'associer à un tel battage médiatique, et à l'approche des fêtes, c'était notre chance d'attirer plus de clients en magasin».[4]  Les opinions sont partagées sur le sujet, par exemple, M. Couturier se considérant peu religieuse trouve que : “l'agence créatrice de la campagne, 32 Mars, va «troploin» et met «de l'huile sur le feu».”[5].

Publicité de Harley-Davidson

Qu’en pensez vous? Croyez vous qu’il est légitime pour une entreprise d’utiliser la religion dans les publicités pour attirer l’attention et faire parler de soi ?

3 commentaires:

  1. Élodie Côté-Jacques1 avril 2014 à 16 h 07

    Tout d'abord, merci pour ce billet! Le sujet laisse place au débat, car la publicité est aussi synonyme de perceptions.

    En ce qui me concerne, je ne suis pas contre le fait qu'une entreprise utilise la religion dans ses publicités pour attirer l'attention et faire parler de soi sous certaines conditions. En effet, tant que cela ne soit pas dénigrant...quoi que désormais rare sont les publicités qui ne le sont pas (sexualisation de l'image de la femme, etc.), je ne m'y oppose pas. De plus, continuellement soumise à la publicité, la société semble devenir indifférente aux images chocs ou aux messages provocateurs. Lors qu'enfin une entreprise est en mesure de susciter l'intérêt, positif ou négatif, des consommateurs, on considère parfois qu'elle a dépassé les limites. Quant à moi, les limites sont dépassées depuis bien longtemps. Utiliser la religion dans une campagne publicitaire pour faire de l'argent est, à mes yeux, moins pire qu'utiliser des groupes marginaux de la société (ici je fais référence à la présentation d'une équipe dans le cadre du cours). De toute manière, les groupes religieux ont eux-mêmes utilisé la religion pour s'enrichir; leur histoire en témoigne.

    Les sources suivante abordent d'autres cas publicitaires qui ont fait du bruit à cause de leur client d'oeil à la religion. La dernière, toutefois, parle aussi des religions ayant utilisé la publicité pour atteindre leurs objectifs. Bonne lecture!

    Élodie Côté-Jacques

    Sources :
    http://theocom.blogspot.ca
    http://www.advertisingtimes.fr/.../religion-et-publicite...
    http://communicationorganisation.revues.org/1852?lang=en

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  2. Marc Antoine OUAMBE12 avril 2014 à 15 h 36

    Les entreprises en tout temps sont toujours en quête d'innovation "pour gagner plus" et satisfaire les exigences de plus en plus croissantes de certains groupes de clients ciblés d'avance. Pour ce faire la publicité des produits novateurs proposés est associée à certains symbole religieux. À titre d'exemple tous les commerces disposants sur leurs rayons les produits estampés du "label Halal" voient leurs ventes augmenter. Les produits Halal sont très prisés auprès des consommateurs musulmans au point qu'on parle de "business musulman, qui est en fait un système d’affaires ou un ensemble d'activités économiques reposant sur le substrat d'un système éthique de valeurs promues par l’Islam" (1). En effet, avec 1,6 milliard de musulmans dans le monde, le marché du Halal se chiffre à quelque 700 milliards d’euros soit 980 milliards $US (2). Pour définir ou comprendre ce qu'est un produit halal, lisons la définition ou explication qui suit concernant les produits carnés: "Sont réputées viandes musulmanes (halal), les viandes issues exclusivement d’abattages rituels effectués, sans étourdissement préalable, par un musulman, de la manière suivante:
    - Tourner la gorge de l’animal vers la direction de la Kaaba (à la Mecque, vers le sud-est en France)
    - Invocation du nom de Dieu par le sacrificateur, avant la saignée, sur chaque bête, au moyen de la formule: « Bismillah, Allahou Akbar »(c.-à-d. Au nom de Dieu, Dieu est le plus grand)
    - Section au niveau du larynx, à l’aide d’un instrument tranchant, des veines jugulaires, des artères carotides et de la trachée artère, sans toutefois entamer la colonne vertébrale" (3).
    A mon avis, la publicité associant les symboles religieux ou la religion n'est pas que l'apanage des entreprises mais également des "nouvelles religions néoformées".

    Marc Antoine OUAMBE
    Sources
    1.http://www.groupeiam.com/index.php/accueil-presse/135-interview-de-m-guirassy-sur-le-business-musulman
    2. http://www.marance.info/2eme-EXPO-Halal-International-Developper-un-secteur-conquerir-de-nouveaux-marches_a1767.html
    3. http://www.asidcom.org/IMG/pdf/rapport_ASIDCOM-Enquetes_consommateur_musulman.pdf

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  3. Merci a vous trois pour ces commentaires forts intéressants.

    Marc- Antoine, c’est un très bon point que tu apportes ! Je n’y avais pas pensé mais il est vrai que le fait d’indiquer qu’un bien est Halal ou casher peut réellement être un fort élément markéting pour les différentes entreprises. Elles peuvent se distinguer des autres et aller chercher plus de consommateurs grâce à des labels précis. C’est aussi le cas par exemple des biens verts, bio, recyclés, etc. Pour quelques efforts de plus, les entreprises peuvent ensuite revendre les biens à des prix plus élevés justifiés par leurs caractéristiques propres. Ces types de produits sont de plus en plus populaires .Par exemple, les ventes de produits casher ont augmentés de 64 % entre 2003 et 2008. [1] Est-ce profiter de la religion ? Peut-être mais en même temps les compagnies répondent a une demande et les gens participants à ces religions doivent être biens contents de trouver des aliments qu’ils peuvent utiliser dans leur alimentation dans les épiceries. Alors tous sont gagnants à mon avis !

    Élodie et Ambre, je suis d’accord avec vous que si la publicité ne dénigre pas la religion, ça peut être une bonne manière d’attirer l’attention des consommateurs. Bien que, comme tu l’as dit Ambre, la perception des gens sur une même publicité peut être variable, je crois que la religion est un bon moyen de faire rire ou de choquer les consommateurs, par exemple.

    Peut importe le type de publicité, il y aura toujours des gens insatisfaits. Je pense donc que les entreprises et les compagnies de markéting doivent continuer de prendre le devant de ce côté sans toutefois dépasser les limites ! Un monde de censure n’est pas un monde libre d’expression.


    [1] "Casher et Halal, meilleurs amis de l'homme et de l'environnement ?", par Nina Shen Rastogi, disponible en ligne à l'adresse suivante: http://www.slate.fr/story/17027/casher-et-halal-meilleur-amis-de-lhomme-et-de-lenvironnement,
    dernière consultation le 13 avril 2014."


    Anne

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