L’existence même de la finance islamique semble soulever les passions.
Pourtant, le terme ne désigne ni plus ni moins qu'un système bancaire tirant ses principes de la loi islamique (les écritures coraniques. Deux spécificités notoires; l’absence d’utilisation d’intérêt et la collecte de la zakât (obligation de donner 2,5 % de ses avoirs aux gens dans le besoin) [1].
Pourtant, le terme ne désigne ni plus ni moins qu'un système bancaire tirant ses principes de la loi islamique (les écritures coraniques. Deux spécificités notoires; l’absence d’utilisation d’intérêt et la collecte de la zakât (obligation de donner 2,5 % de ses avoirs aux gens dans le besoin) [1].
Malgré ces mesures restrictives en apparence, Isabelle Chapellière, enseignante d'économie à Aix-en-Provence et auteure d'une thèse sur l'islam et la rationalité économique, explique que la finance islamique ne peut être considérée comme autre chose qu'une « philosophie économique […], une morale, une éthique, proposant des prescriptions qui guident le comportement en précisant ce qui licite, halal, recommandé et ce qui est proscrit, haram. » [2]
Selon elle, il est inutile de chercher à repérer des structures macroéconomiques typiques à la finance islamique dans les pays musulmans, et ce, malgré la volonté apparente de certains acteurs d'en élaborer (notamment, la Banque islamique de développement). [3] La finance islamique n'existerait seulement qu'à travers les comportements microéconomiques propres à l'individu musulman.
Le point de vue de Mme Chapellière est partagé par d'autres spécialistes, comme l'illustre ce témoignage de la professeure Dominique De Courcelles dans cette vidée publiée en 2011, La finance islamique est une alternative éthique.
À vous maintenant de remettre en question la pertinence de ces constats à l'heure actuelle.
J’ai trouvé très intéressant de parler une fois de plus de la finance islamique, pour moi la mise en place de la finance islamique n’est que la poudre aux yeux, car elle ne respecte que l’infime partie de l’islam. J’ai rejoint le témoignage de professeur Dommnique au lieu de parler de la finance islamique mieux-vaut parler de l’éthique en finance. Les principes techniques de la « finance islamique » sont les mêmes que celles de la finance classique. Peut-on parler de l’Économie islamique ou encore de la médecine islamique ? Non ! L’appellation de la finance islamique est un concept tout simplement marketing. Comment peut-on imaginé dans une Banque classique se trouve une structure qui exerce de la finance islamique ? En Grande-Bretagne, pays le plus avancé d’Europe sur ce plan, on trouve certes des hypothèques « halal » (licites) et non « halal » (illicites) auprès de HSBC ou de l’Islamic Bank of Britain, mais l’on est encore très loin de répondre à la demande et de favoriser la création d’entreprises. Les prêts dits islamiques sont réservés seulement qu’a des grosses entreprises et inaccessibles aux PME. La finance islamique fusionne trois choses à la fois, dont la finance, le Droit, et la religion. J’aimerai porter l’attention sur le troisième élément, la religion. Le principe de la « zakat » dont la finance islamique met en référence est tout d’abord éthique avant d’être islamique. Selon l’islamologue et philosophe Tariq Ramadan, « Ces valeurs élevées existent dans toutes les traditions religieuses et humanistes, et devraient insuffler une pensée renouvelée dans notre pratique de la finance ».
RépondreEffacerhttp://tariqramadan.com/blog/2006/05/21/tariq-ramadan-denonce-lhypocrisie-de-la-finance-islamique-en-marge-dinvestissima/http://www.iemed.org/dossiers/dossiers-iemed/desenvolupament-socioeconomic/economic-agendas-of-islamic-actors/Wadi%20Mzid_IslamicFinance_FR.pdf
Bonjour Mahamadou,
EffacerMerci de votre commentaire.
Le discours de Dominique De Courcelles, Directrice de recherche au CNRS, est effectivement très rassembleur puisqu’il présente justement la finance islamique en tant qu’ensemble de règles éthiques qui régissent les habitudes économiques des individus, plutôt qu’en tant que doctrines fermes. Les règles de cette finance sont qualifiées d’islamiques car elles reposent sur une vision des avoirs généralement associée à l’Islam.
Peut-être effectivement que, dans les pays à majorité musulmane, l’appellation peut être utilisée à des fins publicitaires (possiblement pour attirer les clients pratiquants). Il est toutefois difficile d’évaluer dans quelle mesure cette technique de marketing est efficace.
En ce qui a trait à l’applicabilité de la structure de la finance islamique dans une banque qui offre des services de tenue de comptes et de gestion de l’argent, du crédit, des épargnes ou des investissements pour les entreprises et les particuliers (ce que je crois être une banque « classique »), elle est tout à fait envisageable, car ce type de banques existe déjà. Nous avons d’ailleurs passé en revue quelques exemples d’institutions malaysiennes en classe.
Vous trouverez une liste des plus importantes ici : http://www.mifc.com/index.php?ch=ch_contents_directory. Et en voici une française, dans un souci de diversité : http://www.chaabibank.fr/Harmonis/Harmonis.html.
La viabilité de ces banques n’est dont plus un enjeu. Personnellement, je m’interroge plutôt sur les raisons qui pousseraient un Musulman à placer son argent dans un compte à rendement nul.
Katia-Maud Laflamme