Le judaïsme et l’éthique des affaires : favorable à la prospérité des entreprises?

L’éthique peut être abordée sous des angles multiples. Le choix de faire pencher le sujet de ce billet sur les enseignements du judaïsme s’explique par la réputation de longue date de prospérité des hommes juifs dans le milieu des affaires.[1] Cette réputation n’est pas un mythe, comme le démontre la création de l’IAD Business School, une institution « en symbiose » avec les valeurs du judaïsme.



Photo 1 L'éthique et la conception humaine

Peut-on expliquer le succès des Juifs par les principes religieux qu’ils valorisent ? À vous de déterminer la part d’influence des valeurs et convictions dans la pratique des affaires !



Un article récent présente des témoignages d’entrepreneurs à propos des effets qu’a eus la religion sur la gestion de leurs affaires. [2] Leah Aroni, à la tête d’une entreprise de conseil en développement des affaires pour les petites entreprises [3], raconte que sa culture et philosophie organisationnelle se basent entièrement sur les croyances juives : chaque individu possède une mission unique pour sa vie et Dieu a attribué à chacun les talents nécessaires pour lui permettre d’accomplir sa mission avec succès.

Son témoignage prouve que la religion peut être très bénéfique pour la gestion d’une entreprise en facilitant l’adhésion à une culture organisationnelle commune:

« My knowledge and philosophy set me apart from other colleagues. While this approach may not be right for everyone, it works very well for my clients, who are for the most part people of faith. » [3]

Une association juive pour l'éthique des affaires

Membre de la communauté « Good business practice » dont le slogan est « Where integrity guides business », la Jewish association for business ethics (JABE)[4] est une organisation à but non lucrative, dont la mission est de promouvoir les valeurs d’honnêteté, d’intégrité et de responsabilité sociale en enseignant l’approche juive de l’éthique des affaires.

“A Money and Morals Guide”

Pourquoi un guide dit-on ?  JABE explique que le judaïsme considère la dignité liée au travail comme un aspect essentiel de la vie. Le système législatif et le droit juif offrent les fondements pour dans le monde des affaires. [5]

Principes directeurs

ü  Considérer les conséquences de ses actions

ü  Valeurs d’intégrité et d’équité

ü  Préserver la liberté de parole et d’action

ü  Promouvoir la diversité et contrer la discrimination

ü  Préserver la confidentialité

ü  Admettre ses erreurs

3 étapes d’un nouvel emploi

L’association JABE offre un guide divisé en trois étapes afin d’enseigner quels principes devraient s’appliquer à l’arrivée dans le milieu de travail, durant la période d’emploi et après avoir quitté l’emploi. [6]

La puissance de l’éthique sur les affaires de l’entreprise



Photo 2 Balance, symbole de justice





L’importance de l’éthique se fait d’autant plus sentir que, de nos jours, l’augmentation de la rentabilité à moyen terme d’une entreprise est attribuée à l’application de politiques d’éthiques corporatives bien développées. C’est ce que confirme un article du Journal du Barreau du Québec. [7] 

 La création d'un code d’éthique

La stratégie visant à créer un code d’éthique n’est pas de tout repos. Cette tâche est pourtant de grande importance car les conflits de travail peuvent être réduits en diminuant les conflits de valeurs et, selon l’expert du Barreau du Québec, M. Dion, une des manières qui a été tentée, était de faire partager certaines valeurs entre les individus. Mais sur quelles valeurs le baser ?

L'éthique est un concept inductif qui s’inspire des réalités individuelles et collectives pour en tirer les valeurs qui sont en jeu. Chez l'individu, le système de valeur se constitue des interactions qu'il a avec plusieurs milieux. Il sera d'autant influencé par ce qui est près de lui, telles les valeurs familiales, ensuite celles de l'école, du milieu du travail, du cercle d'amis, des groupements d'implication, commente le conférencier. Ce système de valeurs auquel l'individu est attaché, est stable et donne un sens à sa vie.

Donc, avant même d'écrire un code d'éthique, il faut connaître les valeurs qui sont réellement partagées à l'intérieur de l'organisation et partir de ce noyau central de valeurs pour en dégager la culture de l'entreprise.

« Mais, dans une société qui est très pluraliste aux niveaux culturels, religieux, etc., extirper les valeurs communes d'une entreprise constituée de plusieurs individus, s'avère une tâche complexe, constate le conférencier. »  

C’est peut-être ce qui explique que de localiser son entreprise dans une ville où la religion est omniprésente peut faciliter le travail de management des gestionnaires. [8] En effet, ceux-ci peuvent construire une culture organisationnelle fondée sur les valeurs déjà communes à leurs employés, tirées de la religion pratiquée, comme l’entreprise de Leah Aroni, fondée sur la philosophie juive, en donne l’exemple.

Il sera intéressant d’analyser d’autres cas d’entreprises personnifiant les valeurs juives.